Contexte de la mission

L'air est frais ce matin-là. Vous vous réveillez doucement avec la lumière du soleil, des courbatures dans la plupart de vos muscles endoloris et tentez de vous étirez à l'arrière d'un monospace où vous venez de passer une nuit entrecoupée d'arrêts.

Peu importe d'où vous venez, la route a été longue. Les avions ne circulent plus depuis "L'Attaque" qui a eu lieu un mois auparavant et le monde semble tourner au ralenti alors que les pompes à essence cessent de distribuer l'or noir nécessaire. Vous n'avez d'ailleurs aucune idée de la façon dont votre chauffeur, un homme d'une quarantaine d'années, lunettes d'aviateur sur le nez, casquette élimée vissée sur la tête et bas du visage masqué par une barbe de deux mois, s'est procuré le précieux liquide pour faire rouler l'espèce de poubelle qui vous transporte depuis la veille. Vous ne savez d'ailleurs rien de lui. Qui est-il ? D'où vient-il ? Mystère. La seule chose qu'il vous a dit c'est qu'il savait où vous vouliez aller.

Le soleil entame sa course brulante dans le ciel et son aura de feu se reflète maintenant sur le sable qui vous entoure, vous éblouissant légèrement. Malgré cela, vous reconnaissez tout de même le type du paysage ; soit parce que vous l'aviez déjà vu à l'école, à la télé ou que vous êtes déjà venu dans cet état sec et sauvage qu'est le Nevada.

C'est à ce moment là que l'inconnu, qui vous transporte, tourne enfin le regard vers le rétroviseur grâce auquel il vous dévisage. Enfin vous pensez que c'est ce qu'il fait parce qu'avec ses lunettes, vous n'en êtes pas certain.

"Bien dormi ?" demande-t-il avec un petit sourire amusé et un accent Texan à couper au couteau.

Avant que vous ayez eu le temps de répondre il vous fait un signe de la tête en direction de la route

"On y est presque. Vous allez pouvoir vous dégourdir les jambes et moi je vais pouvoir allez faire un petit somme."

Il termine sa phrase d'un petit rire bas et sa voix rauque sonne de façon désagréable à vos oreilles. Vous pouvez tenter de faire la conversation, mais ce n'est pas dit qu'il vous réponde, ou vous contenter de regarder le paysage qui défile, les yeux plissés ou protégés par des lunettes de soleil.

Dans tous les cas le véhicule finit pas arriver à destination alors que votre chauffeur se gare sur un parking devant un immense entrepôt. Il ouvre sa portière, s'étire et sort un paquet de cigarettes de sa poche avant de vous le tendre par politesse.

Que vous refusiez ou acceptiez, il finit par se servir, allume la sèche d'un geste qui trahit l'habitude et range son paquet dans la poche de sa veste à carreaux. Vous ne l'aviez peut-être pas bien vu la veille au soir dans ce bar où vous vous êtes rencontrés mais là vous voyez clairement qu'il est grand et sec. Avec son accoutrement il passe parfaitement incognito dans de nombreuses situations.

Une fois que vous l'avez bien jaugé, vous pouvez vous intéresser aux alentours si vous le désirer. Devant vous se dresse un grand entrepôt aux coins mangés par la rouille. Vous pouvez entendre des bruits d'outils et de matériaux frappés, sciés, travaillés, qui en sortent. Devant deux soldats en gardent l'entrée et vous voyez qu'ils viennent maintenant vers vous, soit pour vous accueillir, soit pour vous faire partir.

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